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Jacques Trouvé/objets perdus
25 avril 2014

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20 avril 2014

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18 avril 2014

Art brut Montauban

brutpetite

Regards Éblouis

À propos de l'exposition d'Art brut de Montauban

Il est le premier.

Il a remarqué que le bout de bois brulé, le tison refroidit laisse du noir sur ses mains et une trace sur les parois de la grotte.

Au début, il n'en fait rien, il expérimente : il fait des traits, des longs, des courts, un trait vertical, debout, un trait horizontal, couché, mort.

S'il heurte le mur de la pointe du pieu, cela fait des points. Le mouvement du bras partant de l'épaule, celui de la main autour du poignet laissent de cercles.

Un peu plus tard, il remarque, le premier, ou alors un voisin passant par là, que deux points dans un cercle font un regard, une tête comme la sienne !

Dés lors il n'aura de cesse d'utiliser cette magie !

Il apprend tout seul. Avant lui, il n'y a rien, il doit tout inventer, il n'y a pas de modèles, il n'y a personne à copier.

Il n'a pas de projets, la magie ne lui confère aucun pouvoir, il fait ça, laisser du noir sur les murs ou des sillons sur le sable mouillé que la mer effacera, parce que c'est fascinant, comme contempler le feu, le fleuve qui passe, le soleil qui se couche derrière le paysage, l'orage, les animaux, la nudité…

Ça ne sert à rien mais il le fait. Les autres regardent. Il s'invente des histoires et il met des couleurs dessus. C'est plus fort que lui, ça fait le monde plus beau et moins peur, pour lui et pour tous les autres qui regardent.

Il est le premier, il est vierge de toutes influences, d'ailleurs il n'est pas influençable, il est nu, brut. Il appartient à l'enfance de l'humanité mais il n'est pas un enfant. Il n'est pas naïf, il sait sur les choses autant que vous et moi.

 

Il dessine, il peint toujours, comme ça pour rien, ou quand le monde est trop grand et trop peur.

 

Ils sont nombreux maintenant. Du groupe des regardeurs quelques uns ont essayé à leur tour. Et malgré les milliers d'années écoulées, ils sont toujours nus, vierges, premiers, bruts. Rien ni personne ne les influence, ne les détourne de leurs histoires avec des couleurs dessus.

Ils sont de plus en plus connus aujourd'hui, re-connus. On les expose, on écrit sur leurs tableaux, leurs tableaux se vendent ! Et même ils influencent alors on les imite !

On les traite de tous les noms* : bruts, singuliers, outsiders, en marge, hors les normes, crus !

Les plus purs s'en moquent comme de leurs premiers tisons !

*Alain Pauzié les nomme “artbrutistes”

“Regards Éblouis” Rencontres d'Art 2014 au Musée Ingres-Bourdelle à Montauban

du 17 avril au 16 juin 2014

10 avril 2014

Atout Crin+le balcon de Marguerite

Atout Crin

Exposition art textile à Trouville

Aux brodeuses, aux tisseuses et autres plasticiennes (23) et plasticiens (3) Entre-les-fils, association de 4 vikings très actifs installés à Caen, a proposé de faire (broder, tisser, plasticer, etc.) avec du cheveu de cheval ! Cheveux blancs, cheveux noirs, chevaux zains, bais, alezans, isabelles, crins de crinière, rassemblés en queues de cheval, en bottes, en faisceaux ou solitaires, boucles introuvables, inouables, cassantes, vivantes, indomptables, hippomobiles !

Beaucoup d'entre elles/eux ont raconté lors du vernissage les larmes versées sur les encolures et le crin à retordre ! Pascale Drivière publie même, à la manière d'un cahier de couture, un journal de ses échecs autant qu'un recueil de ses victoires sur le poil rebelle !

L'expo à Trouville, (parce qu'à Trouville il y a des chevaux, des rendez-vous mondiaux de galops, des Jeux de trots, des courses et de complets concours)  dans la Villa Montebello, juste au dessus des Roches Noires, témoigne pour chacun/chacune  d'une cohabitation de plus de deux ans avec le crin d'un lourd percheron ou celui d'un arabe pur-sang, de leurs amours, de leurs passions, de leurs craintes, de leurs étonnements ou de leurs rejets.

Pour certains ce crin est un fil, pour d'autres c'est un poil, ou bien un trait de pointe sèche, de l'encre sur le papier ou des graminées sur le ciel.

Certains l'ont attelé à un autre matériau pour mieux le soumettre (lin, coton, soie, laine, fils hydrosolubles, etc.) d'autres ont choisi de l'utiliser seul, nu, à cru.

Certains ont ouvert une parenthèse dans leur travail du moment pour s'enfermer seuls avec l'animal sauvage, d'autres l'ont intégré dans leurs recherche habituelles.

C'est un galop d'essai pour Entre-les-fils et le résultat est une sincère installation, les œuvres ressemblent aux cavaliers et aux amazones. Les textiles-artistes se connaissent souvent de nom et prenaient samedi plaisir à se rencontrer, à créer des liens et à prendre du poil de la bête.

Parmi celles et ceux qui ont réussi à faire oublier la technique au profit du sens et de la beauté, j'ai particulièrement aimé le rêve gravé/brodé de Muriel Baumgartner, les archives calligraphiées de Catherine Bernard, les “paysages” de Anaïs Duplan, les hautes herbes de Martine Fontaine, la tresse enfantine de Françoise Micoud, les suaires de Gabriel Reis-Mendonça et le cahier de Pascale Drivière !

Toute l'expo et son histoire est visible sur le blog de Entre-les-fils

On peut surement obtenir le catalogue à cette adresse.

des fleurs pour MargueriteTrouville, les Roches Noires, le balcon de Marguerite.

2 avril 2014

Pierre Michon

splendeur et misère

Photo dite

C'est une photo noire et blanche. Un tirage argentique. Avec du “grain”, un tirage de labo personnel. Moirée dans le noir, en bas. Un tirage pour voir, mal séché, racornie.

C'est une photo de spectacle. Frontale. Prise depuis la salle. On est au théâtre. Les cinq comédiens sont alignés : les hommes sont vêtus comme des gangsters ou des flics de films américains, chapeaux, imperméables, lunettes noires. À gauche, un homme armé s'entretient avec un autre, installé sur un curieux piédestal à roulettes, à droite deux autres maintiennent solidement une femme.

Le moustachu à la mitraillette c'est (Philippe ?)  Kersaki, l'homme perché en chapeau blanc, Jo le Maquereau (!) c'est Pierre Michon, pas encore écrivain. Puis il y a Jean-Claude Fal, aujourd'hui brocanteur. La jeune femme en mauvaise posture, je ne sais pas, peut être Christiane Cohendy, une grande dame du théâtre. Le cinquième larron, je l'ai oublié.

On est en 1969 ou 70… C'est une représentation ou une répétition de “splendeur et misère de Minette, la bonne lorraine” un texte engagé de Jacques Kraemer,  l'histoire de la sidérurgie et du minerai de fer, la minette, incarnée dans une jeune fille aux mœurs légères, traitée dans une parabole burlesque dans la tradition de l'Opéra de Quat' Sous. Il est là monté par les frères Kersaki, (Philippe et Alexandre, je crois) du Théâtre d'essai Kersaki, à Clermont Ferrand.

C'est Jean-Claude Chabanne (sans s) qui a pris la photo. Lui et moi on travaille alors sur le décor de la prochaine création des Kersaki, Süd Afrika Amen de Anne Barbey, un spectacle sur l'apartheid en Afrique du Sud. On projette de construire un vaste cirque de tubes pour échafaudage dans lequel les comédiens se mêleront au public.

Mais le Théâtre d'essai Kersaki vit ses dernières semaines, Süd Afrika Amen ne verra jamais le jour.

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