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Jacques Trouvé/objets perdus
23 juillet 2017

tour de France

 

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" les voilà ! "

Quand j'étais gamin, dans les années 50 et 60, en juillet on ne manquait pas d'aller voir le Tour de France quand il passait à proximité ! Et dans mon coin d'Auvergne le rendez-vous avec les Géants était sur les redoutables pentes à quelquefois 12 %, voire 14 % (!) du célèbre Puy de Dôme. Je souviens particulièrement de la montée contre la montre du Tour de 1959 : chaque coureur est suivi de sa voiture pleins phares, sur le pare-choc de laquelle son nom est inscrit en grosses lettres rouges ! J'ai 11 ans, je suis bien installé dans un virage des derniers kilomètres. J'ai sur la tête un chapeau en papier Chocolat Menier ou l'équivalent en coiffe d'indien Chicorée Leroux ou une visière en carton Orangina tenue par un élastique ! Mon oncle Joseph, qui m'a conduit jusque là, dort dans fourré, il a travaillé de nuit, il rate le passage de Henri Anglade, Roger Rivière, Jacques Anquetil, Raphaël Géminiani, André Darrigade, Charly Gaul, Jean Robic, Louison Bobet, Fédérico Bahamontés et tant d'autres ! Plus tard dans l'après-midi, empoignades terminées, ( Bahamontès a pris le maillot, il va gagner ce Tour ) ils regagnent le pied du volcan, seuls ou par petits groupes. Charly Gaul, un pied sur le cadre de sa bécane, descend tranquillement tout en pissant au regard de tous !

Ce soir je noterai le nom du vainqueur de cette étape sur la carte du Tour offerte par le journal La Montagne, celui du maillot jaune et celui du vert !

J'ai vu Raymond Poulidor et Jacques Anquetil en 1964 aux coudes à coudes dans les derniers tournants et le limousin s'envoler, mais trop tard ! J'y étais !

D'autres fois on partait dans la Juva IV du Dédé Béal avec Gilles, le soir, il fallait être rentrés à vingt heures précise pour voir en noir et blanc le résumé de l'étape à la télé, précédé de la pendule en spirale et de la musique de l'Eurovision !

C'était le Tour ! Il y avait du Pschitt Citron ou orange dans les bidons des champions, enfin c'est ce que l'on croyait . Et puis il y a eu en direct la mort de Simpson sur la route du Ventoux en 1967 …

Aujourd'hui rien n'a changé, la caravane est peut être un peu plus longue, un peu plus bruyante et klaxonnante, les chapeaux en papier ont disparu, on élargit les petites routes de nos campagnes pour que de plus en plus d'aficionados puissent garer leurs innombrables camping-cars et participer à l'attrapage en vol des cadeaux publicitaires ! On coupe des arbres si nécessaire, on piétine quelques zones humides. Il y a toujours du Pschitt citron ou orange dans les bidons des coureurs, sans doute beaucoup plus vitaminés, il y a une escadrille d'hélicoptères au dessus du peloton et la grande fête populaire est toujours aussi populaire.

Samedi la caravane et le Tour passent par mon village, traverse le jardin, la maison, le passage entre la cuisine et le salon est bloqué de 12 heures à 17 heures, un agent passionné de vélo interdit la traversée ! Cette fois je n'y vais pas, je ne vais pas voir le Tour, lendemain du 14 juillet, je reste dans mon atelier douillet ...

 

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3 juillet 2017

Valérie de Sarrieu

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Valérie de Sarrieu, petits paysages monumentaux

 Aujourd'hui les moyens techniques d'expression plastique sont légions : les artistes utilisent la photo, la vidéo, ils installent, jouent avec les éclairages et le son, font intervenir des comédiens, etc, autant de propositions légitimes quand il s'agit de témoigner de son époque. Les gestes premiers, préhistoriques, ne sont toutefois pas oubliés et la peinture, le dessin, dont on a plusieurs fois publié les avis de décès, restent les piliers du métier. Et entre maintenant et hier, il y a l'Histoire de l'Art que nul n'est censé ignorer.

 Valérie de Sarrieu fait de la peinture, d'une manière traditionnelle que l'on pourrait qualifier de démodée, de dépassée voire de ringarde : elle utilise des pinceaux et des tubes de peintures, de la peinture à l'huile ! ( les modernes gouaches acryliques n'ont pas leurs places dans sa mallette de peintre) Elle place son support sur un chevalet de campagne léger et pliant et s'installe en plein air, elle peint ̎ sur le motif ̎ selon l'expression, elle contemple le paysage et le restitue sur son carton avec une certaine fidélité et une belle affection ! C'est une attitude insolite, aujourd'hui, réservée semble t'il aux peintres amateurs dits du dimanche, que de travailler comme Monet et ses comparses impressionnistes, comme Cézanne dans sa montagne Sainte-Victoire ou comme Matisse et Derain sur le port de Collioure, à l'encontre des codes contemporains.

 Sa façon n'est pas réaliste , il n'y a pas de désir de rivaliser avec la photographie, elle montre le paysage bien sûr, ne nous apprend rien de nouveau sur la beauté de la planète mais beaucoup sur la Peinture (j'ai mis une majuscule) Le sujet véritable de ses tableaux est bien la peinture, pas de lissage, le poil du pinceau se montre, il y a sa trace qui dénonce les gestes du peintre, elle connaît bien la technique de la peinture à l'huile, (elle a pratiqué la restauration d’œuvres) qu'elle utilise de manière simple, sans effets, sans frime ! Je me dis aussi que c'est une peinture savante, cultivée, qui n'ignore rien de l'histoire du paysage. Ses petits formats sont monumentaux. Valérie de Sarrieu s'y occupe de la couleur, les harmonies sont précieuses mais c'est le modèle qui les a inventées bien avant nous et qui les impose, elle s'occupe surtout de la lumière, trouve les réglages les plus fins pour distinguer les différents plans, pose un retour de lumière bleue dans un lointain, installe ici un puissant contraste, plus loin un ensemble de valeurs égales. Le ciel n'est pas derrière les arbres dans les paysages de Valérie De Sarrieu, mais entre les branches, les reflets ne sont pas au fond de l'étang mais miroitent en surface. C'est beau, juste (comme on dit d'un acteur qu'il est juste, ce qui ne veut pas dire qu'il soit vrai ) c'est ouvert, simple et libre quand elle frôle l'abstraction.

 ( Les trois grandes toiles présentées ont peut être moins de magie, moins de spontanéité. Un ami, qui connaît bien la peinture pour la pratiquer lui même de belle façon, me suggère qu'elles ont pu être réalisées en atelier et donc avoir été plus réfléchies, plus pensées. Nous convenons que c'est là leur moindre défaut ! )

 A voir, cette expression subversive à force de tradition, ces petits formats hors du temps et donc délicatement contemporains au Château de Saurs ( chemin Toulze à l'Isle sur Tarn ) associés aux sculptures-céramiques de Claude Devillard du 1er juillet au 23 septembre. De 10h à 12h30 et de 15h à 18h. Fermé le dimanche.

 

 

 

 

 

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