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Jacques Trouvé/objets perdus

18 mars 2014

l'appareil sur la plage

Pour commencer la catégorie "photos, images" :

IMG_4082 copie

À tout prendre, choisir le large ! ...

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16 mars 2014

Pascale Drivière

Pascale Drivière

À propos de dessin.

 

 On peut dessiner avec n'importe quoi : avec un coquillage sur le sable mouillé, un fusain tiède sur les parois de la grotte, un crayon sur du papier, des aiguilles stériles sur sa peau, une souris sur un écran et même avec une machine à coudre sur un drap comme Pascale Drivière.

 La technique se nomme piqué libre :

Si l'on déplace son tissu sous l'aiguille de la machine, en ayant eu soin de l'affranchir auparavant de l'entrainement rectiligne des griffes, de le rendre libre, le point forme une ligne, la ligne un dessin.

(On peut de la même façon écrire et écrire c'est aussi dessiner, faire de la dentelle.)

 Les outils nécessaires  sont : une machine à coudre, avec son aiguille, un fil, un tissu : des “trucs de femmes”… Il y a d'ailleurs depuis  quelques années, une catégorie. Il y avait la peinture, la sculpture, la gravure, etc. Il y a maintenant l'art textile. Les filles y sont nombreuses. Bien sûr les femmes sont quelque peu “entrées” dans les Arts depuis la seconde moitié du vingtième siècle mais ce tiroir art textile n'est-il pas pour elles un nouveau ghetto ?

 Le dessein* de Pascale Drivière c'est bien de parler des femmes, femmes d'avant, femmes couseuses, couturières, brodeuses, femmes inlassables ravaudeuses, rapièceuses, raccommodeuses de chemises et par là de tous les accrocs de la vie ordinaire, en dessinant leurs visages, leurs yeux, leurs mélancolies, en recopiant avec application leurs lettres d'amour pour un guerrier absent, une amie fidèle ou une famille silencieuse.

 * Le mot s'écrivait jusqu'au dix-septième siècle indifféremment dessin ou dessein, indiquant alors l'idée de projet, précédant la peinture. Il a acquis depuis une vie propre, autonome.

 Mais c'est avant tout du dessin.

 Dessiner, dans les définitions admises, c'est d'abord faire courir un trait, délié ou laborieux, discret comme un cheveu ou appuyé, un trait qui dénonce immédiatement la main qui le trace.

La main de Pascale Drivière ne tient pas le crayon mais promène un tissu sous l'aiguille/crayon, c'est pareil : le trait ainsi tracé est constant dans son épaisseur et fluide, épuré comme celui de certains croquis de Matisse.

 Piqué libre = dessin libre ! Pascale accepte sans état d'âmes ce qui se passe alors, découvre pendant le  travail le visage qui se crée, le reconnaît, l'aime et lui parle. Nul besoin de corrections, de repentirs, pas de censure, (la machine ne l'autorise pas, ou alors en découdre !) Cela donne un dessin léger, sérieux à la fois et détaché. Libre !

 Pour moi, c'est du dessin, du beau dessin. On peut bien oublier la machine à coudre.

 

 

_MG_1783

 

 

10 mars 2014

Patrick Laroche

 

Patrick Laroche

Espace Culturel à Rignac Mars avril mai 2014

 

Patrick Laroche expose des dessins de nus, la plupart de format carré ou proche du mètre carré, dessins au fusain, carrés Conté, encre, peinture en aplats ou en lavis, sur du papier, blanc ou kraft.

Des dessins, du dessin. D'après le modèle, immobile et vivant, nu, nue. Quelques fois d'après des photos du modèle, il me semble.

Sacrée école le dessin de nu ! La quête d'un idéal de beauté antique, la mise en œuvre d'idées de perfection anatomique, d'harmonie universelle, concepts bien démodés, ou recherches expressionnistes ou l'humain sera montré dans toutes ses réalités.

Un exercice très “Beaux Arts” en tous cas ! Nous sommes tous d'accord, anciens des Écoles d'Arts, pour dire que nous avons “appris à dessiner” avec le modèle  (oh ! combien !) vivant, retouchant des heures durant le dessin de la ligne d'un sein, du galbe d'une hanche !

 Le dessin de nu fascine.

La “façon” de Patrick Laroche est classique, certes,  mais pas académique. Bien sur, le souci est de dessiner juste, de bien respecter les proportions du corps, les directions, le mouvement stoppé pendant les courtes ou longues minutes, poser sur le papier ses connaissances en anatomie, transcrire le modelé, la lumière et les ombres, les valeurs qui font les muscles.

Mais Patrick Laroche “pousse” quelque fois une épaule, élargit un bassin, découpe les mains ! Il appuie un noir pour creuser une attache, rehausse un dos d'un coup de blanc sur le kraft. La ligne danse, serpente, calligraphie, frime même ! La pierre noire cherche sa place en caressant la surface puis vite le trait plus noir traverse la feuille, affirme le “caractère” de la pose. C'est un dessin de boxeur en outre, ou de danseur, concentré mais rapide, contrôlé et spontané à la fois.

De plus, des fonds, noir de graveur, pour découper le corps, un horizon.

Le beau dessin est posé, il se suffit, je trouve.

Patrick Laroche pourrait en rester là.

 

Mais il ajoute.

Il travaille quelques fois sur des papiers préparés, avec des collages sur lesquels viendra s'installer le dessin.

Il ajoute, ça et là, une marque colorée insolite, qui capte le regard, détourne la lecture, un signe que l'on cherche à déchiffrer, un néon de jaune qui limite un noir, un très petit choc de pinceau bleu, une ligne large sur un bord qui casse la figure au carré, qui lui bousille ses angles droits…

Je me suis demandé pourquoi ces ajouts.

Pour “sortir” du dessin, annoncer un désir de peinture, pour “moderniser” son travail, le rendre moins classique, plus “contemporain” ?

Je l'ai entendu évoquer de vieux tics de graphiste… Hum ! Ça ne me suffit pas !

 Détail : la signature est étudiée, travaillée. Elle occupe en petites lettres espacées toute la largeur du dessin, en bas, et elle subit les mêmes tics du graphiste.

Pour ma part, je trouve que Patrick Laroche dessine trop bien. Et tous les beaux dessinateurs d'aujourd'hui dessinent trop bien. Titouan Lamazou, puisqu'il a été évoqué au vernissage, dessine trop bien.  Et ils prennent le risque de dessiner tous pareil.

Patrick Laroche renonce quelques fois au modèle nu pour dessiner des animaux à poils, vaches, ânes, porcelets ! J'aurais envie de lui passer commande : “Patrick, dessines-moi un mouton … de la main gauche …”

 

 

 

patrick laroche

 

 

10 mars 2014

Alain Ballereau

 

 

 

Alain Ballereau

Centre culturel du Sacré Cœur à Montricoux 82800

Du 8 mars au 13 mai 2014

 

Qui ne voit dans les tableaux d'Alain Ballereau que des paysages ne voit pas l'essentiel, la peinture ! Si l'on fait pivoter d'un quart de tour chaque composition, le paysage s'enfuit, la peinture le remplace !

 D'ailleurs Alain Ballereau ne peint pas au mur ou sur un chevalet, il me semble, mais au sol, au beau milieu de l'atelier et tourne autour de ses carrés de papier : ses tableaux n'ont donc ni haut, ni bas, tout au plus quatre points cardinaux. (Alain Ballereau entreprend alors, pour peindre, une longue marche, ou une danse, tout autour de son tableau).

 Mais quand il les installe au mur (il faut bien les installer au mur un jour) il est alors contraint de leur trouver un sens et il choisit de montrer le paysage. Ou peut être découvre-t-il vraiment à ce moment là le paysage qu'il a peint pendant sa marche ! Et je peux penser qu'il le déplore, car il est peintre ! Et il aimerait bien, peut être pouvoir ne nous montrer que la peinture ! D'ailleurs ses peintures n'ont pas des titres de paysages, mais des numéros ! Ce ne sont donc pas des paysages ! Ce sont des peintures ! La peinture est bien là, on peut ne voir qu'elle ! Et elle donne envie de caresser le tableau (Le céramiste Jean Pierre Chollet admirait avec moi la “qualité des surfaces”)

 La démarche est simple et c'est celle de tous les peintres : installer sur un format des formes, des couleurs, des valeurs, des matières.

Les gestes sont peu nombreux mais suffisants : traverser vivement le support de larges brossées de couleurs, contempler les diffusions dans les trop mouillés, soulever le papier pour accompagner les coulures, le replier sur lui-même avant qu'il ne soit sec, appliquer, aussitôt décoller pour avoir la découverte, la surprise magique des estampeurs, presque rien, un “vocabulaire” ordinaire !

 Et au mur, dans la verticalité, tous les éléments se soumettent à la gravitation et s'installent pour “faire” le paysage ! Un noir bien lourd coule vers le bas pour faire le poids, le blanc plus léger que l'air est maintenant un ciel par-dessus les toits, à la moitié presque (fi des “règles” des tiers !) un gris négocie une liaison. Dans l'échancrure du noir, en plein milieu, (fi des “règles” du milieu !) un rouge de ballon rouge prend la vedette, dans lequel certains ne verront qu'un soleil d'enfant qui ne disparaitra jamais derrière aucun horizon. Les coulures du blanc dans le noir ont délimité des arpents de cultures ou des constructions : Alain Ballereau peint des jours, des nuits (quand le noir consent à rester en haut) des jours/nuits dans lesquels le soleil a rendez-vous avec la lune, des plaines de retraite de Russie, des Monuments Valley, des ciels gris d'hiver sous des canicules et même des couchers de soleil de ballon rouge !

 Chaque pièce de la série exposée ici avoisine le mètre carré, Alain Ballereau peint volontiers plus grand, mais il réussit à chaque fois l'exploit de la "grandeur nature" : même la plus petite reproduction dans ses catalogues nous semble mesurer 6 x 6 mètres !

 Détail : la signature est en bas, minuscule, comme un insignifiant brin d'herbe…

 Bissière se disait “non figuratif”, refusait l'étiquette de l'abstraction. Je ne sais s'il acceptait celle de “paysagiste abstrait”.

Alain Ballereau, à mes yeux, est par là, brossant des paysages sans vraiment les décréter, comme en “arrière pensée”, nécessaires sans doute pour que tous puissent randonner dans ses tableaux, mais pas forcément, toutefois, car pour moi le véritable sujet de ses tableaux, c'est (belle et bien) la Peinture ! (avec la majuscule).

 

 

12-261-100x100-acrylkraft 

Alain Ballereau 12.261 100x100cm acrylique sur kraft

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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