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Jacques Trouvé/objets perdus
21 avril 2019

Giacometti

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Expo Giacometti au Musée Toulouse Lautrec à Albi

Alberto Giacometti, d'après modèle

mes notes

un très petit buste sur un énorme socle comme une tête réduite jivaro

ses figures au garde à vous bras ballants figés nues debout humaines

toutefois comme des déesses dit Jean Genet

un axe vertical toujours les traverse

il construit ses portraits à partir d'une croix

symétriques

il crayonne longtemps au centre du dessin jusqu’à user le feuille la percer

de petits dessins face profil dans le coin ou le bas d'une grande feuille

son dessin tourne autour des yeux il en fait des cibles

il semble ne pas lever le crayon et ne pas souvent regarder son papier

un portrait de René Char au stylo à bille penché comme une tour de Pise

qui écrit un poème dans sa tête

Annette, aimée, modèle, elle pose pendant des jours

au bout de trois elle ne se ressemble plus

il dit qu'à la fin il ne la reconnaît pas

si belle leur photo face à face

dans la vidéo il taille sa terre avec un canif ridicule ( j'ai le même ! )

il coupe retire remet creuse les orbites dégage les paupières

tout en parlant il parle des yeux il dit que c'est par les yeux que l'on connaît l'autre

( et moi qui ne dessine plus les yeux )

ses mains travaillent le buste symétriquement

quand il pousse la terre d'un coup de pouce à gauche il pousse tout autant à droite

le bloc d'argile et Alberto se regardent se palpent se modèlent réciproquement

et à la fin se ressemblent, un autoportrait chaque fois ?

il l' arrose à l'aide d'un banal broc en plastique

l'enveloppe d'un linceul humide et quitte l'atelier

puis c'est lui le mouillé il marche sous la pluie sa veste sur la tête rue d'Alésia

Cartier Bresson déclenche

La plus belle statue de Giacometti dit encore Jean Genet, je l'ai découverte sous la table, en me baissant pour ramasser mon mégot. Elle était dans la poussière, il la cachait, le pied d'un visiteur maladroit risquait de l'ébrécher ...

Et Giacometti dit : si elle est vraiment forte, elle se montrera, même si je la cache.

Jean Genet, l'atelier d'alberto giacometti

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18 avril 2019

Dieu Merci

La tour Eiffel

n'est pas combustible, j'espère (!) Dieu merci ...

P1500755

10 avril 2019

mon actualité : le Puy de Dôme

la montagne fière

( à chacun son Mont Fuji ... )

à l'horizon de mes genoux couronnés
le Puy est le sein d'une femme endormie
que j'escalade contre la montre
chaque juillet de Tour de France

lien vers mon site

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6 avril 2019

Michel Cure

Michel Cure, Elles

Michel Cure dessine et peint d'après modèles, d'après Elles. Jeunes femmes, jolies dames, Michel les aime, c'est une évidence quand on visite son expo, tendrement, respectueusement. Et elles se sentent bien devant le pinceau de l'artiste, elles posent, confiantes, se savent aimées, acceptent de montrer leurs visages, leurs corps. Michel travaille au plus près, il cadre leurs visages au plus serré souvent et toujours se rapproche, tout contre, les embrasse. Leurs regards sont quelques fois perdus dans de silencieuses rêveries, souvent elles regardent le peintre les regarder, les peindre.

Et maintenant elles nous regardent dans la montée de l'Imagerie (qui est un ancien garage, les grands formats de Michel Cure sont accrochés dans la rampe qui conduisait les voitures à l'étage) On attaque l'ascension en regardant vers la gauche, les belles nymphes de Michel nous suivent et nous sourient discrètement. Leurs yeux sont clairs et bienveillants, démaquillés.

pour blog

Il y a de beaux dessins, de beaux desseins, sous la peinture, les visages sont agrandis, sacralisés. Michel peint en jus, ̎ maigre ̎ comme on dit dans le jargon, essuie les glacis, avec un mauvais chiffon, il me semble, ( efface ? ) il pose ses couleurs en valeurs assez proches, oppose aux chairs, aux orangés subtils, aux ocres et gris chauds de somptueux fonds bleus. Un rayon de soleil s'est introduit dans l'atelier et réchauffe la nudité du modèle. Certains portraits sont ̎ poussés ̎ travaillés plus longuement, aboutis ? D'autres inachevés pourrait-on dire, d'autres ̎ résumés ̎, couleurs bien isolées, aucun passage de l'une à l'autre, Michel Cure sait rester en chemin, ce n'est pas si facile, lui y parvient.

Et les noirs de Michel Cure ! Une nuit en fond, une robe qui dévoile une épaule, un bandeau dans les cheveux, les noirs de Michel cure sont d'un velours et d'une profondeur qui me rend fou de jalousie ! Ma main s'en rapproche, mais je n'ose caresser la peau de la peinture de peur de gâcher sa matité. Les noirs nous attendent dans les grands formats abstraits qui, en bas, débutent l'expo. Dans lesquels Michel Cure prépare les atours destinés à magnifier ses belles amies.

Au terme de la montée, nous attend une dernière, diaphane, plus mystérieuse, à peine indiquée, ses yeux, sa bouche, esquissés, un reflet rapide posé au bout de son nez. Peut être la plus aimée.

P1020872

Michel Cure, la géométrie amoureuse, à L'Imagerie, 33 bis rue Arago à Toulouse, jusqu'au 9 mai.

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