Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jacques Trouvé/objets perdus
7 juillet 2014

La poésie du bitume

photo listes

La poésie du bitume

J'ai longtemps traversé la ville en fixant le macadam ou le ciment du trottoir. Et ramassé les papiers, nombreux. Pas n'importe lesquels, ceux où je décelais une écriture manuelle. C'était souvent une liste de courses, jetée. Ou perdue. Ou d'autres mots, doux ou fins mots, petits mots, papiers ouverts ou pliés, lettres déchirées, etc.

voir l'album

Publicité
Publicité
22 février 2019

petit hommage à ma mère

ma mère

Ma mère était toujours d'humeur égale, mauvaise.

Et conséquemment, de mauvaise foi. Elle se disait critique. Quand elle donnait son avis, il était contraire. Quand on avait assimilé sa philosophie du contre-pied, il devenait facile d'obtenir d'elle ce que l'on voulait. La plupart du temps, nous préférions, mon père et moi, le silence, la résistance passive et la pensée clandestine.

Nous ne sommes jamais partis en vacances au bord de ma mère.

Dès le premier jour de juillet, elle m’envoyait en colonie de vacances au bord des larmes.

Nous partions coloniser le Tonkin, la Cochinchine, St Pierre, Miquelon, le sud algérien ou les comptoirs français de l’Inde : Pondichéry, Chandernagor…

Le car Giron roulait toute la nuit. Mon ventre avait mal au colon.

Les parents se séparaient de leurs enfants rachitiques de l’après guerre pour préserver leur santé : les colos de cette époque étaient sanitaires, donc salutaires. Les derniers tickets de rationnement qui flottaient dans le porridge étaient vitaminés.

On nous pesait à l'arrivée et à la fin du séjour.

Un été où j'avais pris 440 grammes, cheftaine Rose dit : ta maman ne va pas te reconnaître ! C'est ce qui arriva.

Tous les colons repartis, je restais seul à la colo avec cheftaine Rose. Elle était belle et blonde comme la Flora du Titien. J'étais fou amoureux ! Elle avait vingt ans à peine, moi sept, la différence d’age ne me posait aucun problème.

Nous vécûmes de pêche, de chasse et de cueillette jusqu'en septembre.

Les jours de pluie, nous écrivions une carte postale à mes parents :

"Chers vous deux, j'espère qu'il en est de même pour vous. Il fait beau. Je m'amuse bien à la colonie. J'ai une petite camarade. Je mange bien. On se baigne. Bons baisers. Jacky."

Mais Rose s’enfuit comme s’enfuient les Roses, l’espace d’un instant, sur un bateau en papier, avec un Robinson Crusoë, un vendredi.

 

 

 Tu es ma mère incomplètement faite

à gauche du poêle contre le mur blanc

il manque quelques paillettes à ton œil

nu et clair, quelques dents en bouche

le serre-tête, le cheval, le chien

Accordéon de l’orphéon des tiques

et des rogatons, il manque un ciel à ta garde-robe

un ciel éclatant et serein, du papier à baiser

lettres et ratures, de la crème aigre

et un ami loup

 

Eugène Savitzkaya

 

 

 

 

 

21 mars 2014

Patrick Laroche répond

Patrick Laroche répond  à mon message :

(Voir Patrick Laroche, message du 10 mars 2014)

" Jacques, tu me demandes de dessiner un mouton avec la main gauche...

Mais pourquoi ?

Les dessinateurs qui ne maîtrisent qu'assez mal le dessin sont légion... C'est devenu le nouvel académisme : il faut montrer une certaine maladresse pour être hissé à un niveau respectable et prétendre à une authenticité… Alors le secret de l’art est-il finalement d’être gauche pour être sincère ?

Je suis conscient que mon travail va à contre-courant de ce que cherchent beaucoup d'artistes actuels… Je ne suis pas “tendance”.

J’ai fait le choix de faire du dessin d'observation et souvent à partir d’un modèle vivant parce que très simplement, je ne m’en lasse pas… Je pense que les possibilités de création restent multiples, voire infinies, même en se servant du dessin traditionnel comme base.

Concernant les apports colorés, ils sont là pour dynamiser l’image. Et puis, c'est devenu un jeu de construction tout autant que ma propre signature. Mais au final ai-je besoin de justifier mon propre vocabulaire graphique ?...

Dans cette critique “amicale” j’aime la formule “dessin de boxeur” parce que je vis le dessin comme un exercice où il faut y mettre toute sa propre énergie ou encore de “danseur” parce qu’il faut se mouvoir avec le tempo du moment, capter une petite musique entre ce que l’on voit et ce que l’on veut exprimer. Je ne cherche pas à faire du “joli” mais des dessins forts et justes.

Comme je l’ai déjà dit : je ne suis pas tendance… mais j’en suis très heureux ! "

Patrick Laroche

23 mars 2014

Louis Doucet la critique d'art

À lire !

Un texte de Louis Doucet concernant la critique d'art 

dont voici l'intro, suite et fin sur le site Cynorrhodon.org 

Pour une critique d’art subjective :

Louis Doucet, octobre 2013

Il y a-t-il une place pour la critique d’art, dans notre monde contemporain ou faut-il se ranger à l’opinion de Georges Braque lorsqu’il déclarait : « Il faut se contenter de découvrir, mais se garder d’expliquer.» ? Faut-il y chercher, comme le faisait Marcel Duchamp, un encouragement à continuer à produire a contrario de la mode et des opinions proférées par les professionnels de la critique : « Plus la critique est hostile, plus l’artiste devrait être encouragé » ? Faut-il s’apitoyer, comme le fait Michael Werner, sur le caractère trop consensuel des opinions artistiques : « Autrefois, le monde de l’art était divisé autour d’un artiste : il y avait les ennemis, et les enthousiastes. Aujourd’hui, vous n’avez plus que des enthousiastes... Ce n’est pas supportable. On a besoin d’antagonismes, sinon, on commence à roupiller. Et de l’art ne sort plus rien. Or, l’art a une fonction dans le système social : il a le devoir d’être différent, différent du reste du monde. Mais cela devient aujourd’hui la même chose. » ?

    Conformisme de la pensée unique, peur de prendre des risques, hantise du jugement de ses pairs ou de la postérité ? La question reste ouverte mais n’affecte en rien le constat consternant qui nous est offert : des textes toujours laudateurs et consensuels sur un très petit nombre d’artistes déjà reconnus. Il me semble important de redonner à la critique son véritable rôle, rôle parfaitement défini par Walter Benjamin : « L’art du critique in nuce : forger des formules sans trahir les idées. Les formules d’une critique insuffisante bradent la pensée au profit de la mode. »

18 mars 2018

Joliane Siegel explications de texte

Joliane Siegel, même pas peur !

avec explication de texte nécessaire car je découvre avec stupeur que mon modeste propos peut être ressenti de plusieurs façons

 D'aucuns prétendent ( Paul Vilain le dernier en date, vendredi soir au vernissage de l'expo Transmigrations au MAMC de Cordes ) que Joliane Siegel serait une sorte de peintre/lanceur d'alertes qui tenterait plus ou moins vainement de nous sensibiliser aux malheurs variés de la planète, de nous prévenir avant qu'advienne l'apocalypse, de nous mobiliser pour enfin agir, devenirs bons et installer pour vendredi prochain un age d'or et de fraternité, vaincre la guerre, l'exploitation de l'homme par l'homme, la misère qui poussent sur la belle Méditerranée des embarcations précaires chargées de migrants blacks ceinturés de leurs gilets oranges pour faire complémentaire avec leur peur bleue.

Je trouvais le propos de Paul Vilain un peu réducteur de vouloir faire de Joliane Siegel une simple militante et bien qu'il eut utilisé le terme actuel de lanceur d'alerte il me semblait qu'il faisait d'elle une ringarde artiste engagée façon mai 68 ( Paul Quilès par sa question : vous reconnaissez vous dans ce vient de dire Paul Vilain ? semblait attendre comme moi qu'elle précise un peu ses intentions, mais sans doute ais-je interprété ) J'ai adopté pour cette introduction un ton ironique pour me moquer de mon propre romantisme nostalgique de cette époque

Ce n'est pas ce que j'ai vu : j'ai vu notre réalisme quotidien, nos maux de ventre habituels, nos blagues de récréations, nos peurs ordinaires si petites, j'ai vu l'humour trivial des farces de Molière, des masques, un carnaval de Jérôme Bosch, du burlesque ! Bon d'accord, aussi nos questions sans réponses, vieillir, survivre, en rire, mourir ?

Je voulais dire là que pour moi son propos était plus personnel et plus mystérieux, qu'il pouvait me toucher de façon physique (maux de ventre) et me ramener aux peurs de l'enfance (aux si petites peurs dans nos campagnes et dans nos villes occidentales toujours en paix et en relatives prospérités) aux jeux cruels de la cour de récréation, au carnaval hérité du moyen age, ma référence à Bosch était un sacré compliment, comme celle au burlesque des films américains ( j'aurai pu aussi évoquer ceux de Cocteau )

J'ai vu une grande fête, désespérée sans doute, mais une fête, le Minotaure avait une bonne tête de vache paisible, micro en main dans sa caisse déclouée, harcelé par un insecte inoffensif, une truie rose dans sa robe rouge, raté le strip-tease, les anneaux qui l'entravent sont des anneaux libres, une souris verte prise, attrapée, Joliane la montre à ces messieurs, le vautour trinque avec son chat blanc, l'abat-jour et son ampoule de nos dessins d'enfant se balancent, le plancher des vaches sacrées se dérobe sous nos genoux déjà couronnés, impossible de se maintenir, les fauteuils ont des roulettes, inévitables seront les chutes, d'autres seront sauvés par l'envol !

J'ai trouvé que contrairement à ce qui se disait dans le Musée vendredi sa peinture n'était ni triste ni angoissante et que donc elle ne me faisait pas peur, je trouvais ses séries drôles et festives, sans doutes cruelles mais comme pouvait être la mythologie grecque ou les dieux se trucidaient à qui mieux mieux dans une sans doute nécessaire paillardise ! Je cite la aussi les références aux comptines enfantines et autres symboles ( la présence de l'abat-jour et de son ampoule me touche particulièrement, tous les enfants du monde ont installé cet éclairage dans leurs dessins depuis l'invention de l'électricité et l'on en retrouve encore beaucoup aujourd’hui malgré la modernité des leds et autres spots ! ) mes comparaisons appuyées avec un univers enfantin est aussi pour moi un hommage et un compliment

C'est vrai, la série Good Luck déménage un peu plus, l'humain passe un sale quart d'heure, mais le cerbère rouge qui l’entraîne en enfer ressemble aux crocodiles que dessine mes petits enfants ! L'humain donc, elle ose un humain, fraîchement descendu du singe, le Minotaure a jeté le masque, il n'y a plus le filtre anthropomorphique, damned ! nous sommes découverts ! c'est toi, c'est moi, c'est nous !

Même idée : la comparaison avec les dessins de mes petits enfants est un compliment, je dis là que son Cerbère est finalement peu féroce, en tous cas il n'est qu'une représentation, nous n'avons rien à craindre de ses crocs

J'ai aussi vu la peinture, on en parle jamais, on dit ce que raconte le tableau ou ce que l’on croit qu'il raconte, mais on ne voit que rarement la peinture, on parle peu des moyens inventés pour raconter, du dessin, des couleurs, des coups de pinceaux, des glacis, des accords ou des dissonances, du support, du format choisi, du grand, du petit tableau, du quasi carré, de la longue marine, des séries où le peintre recommence et dont les pièces se demandent si elles pourront vivre séparées, j'ai vu la peinture en particulier dans les vagues de Good Luck et dans les deux petits formats posés sur le bord du mur, nature morte à la tête du Minotaure, carafe renversée, table rouge et sa voisine où l'homme singe renverse la carafe .

Et puis quand même je termine sur la Peinture ! j'aurais du mettre une majuscule ! Je dis que je vois une peintre, que je vois sa passion pour cette drôle d'activité que la majorité de nos semblables considèrent comme accessoire voire inutile, j'aligne nos mots du métier, notre vocabulaire, notre orthographe, nos préoccupations plastiques, nos admirations réciproques et ridicules pour un petit pan de mur jaune que personne n'aura vu !

j'ai vu ça, mais comme on dit, chacun y voit … là c'est pour dire que mon petit avis ne vaut pas plus qu'un autre, mais que nous avons encore de la chance de pouvoir le donner et le publier

"Je mets en scène des histoires, la peinture les fait ensuite voyager, elle les dépose sur d’autres rétines que la mienne, réveille d’autres mémoires, d’autres morts, d’autres questions ̎  confie Gérard Garouste dans L’Intranquille en 2009

j'aimais bien cette idée de Garouste qui semble vouloir dire que dès que notre toile est installée, proposée aux regard, elle ne nous appartient plus

Joliane Siegel / Transmigrations / Musée d'Art Moderne et Contemporain de Cordes sur Ciel

( elle titre ses séries en anglais, elle ne signe pas, il me semble )

Publicité
Publicité
9 avril 2015

Prenez garde à la peinture

les tubes

Prenez garde à la peinture ...

Lien vers une série pour parler du métier de peintre
tel qu'on l'imagine le plus souvent :
les pinceaux, le chevalet, la palette, la toile ...
Une démarche pas moins contemporaine
puisque celle de Lucian Freud, Balthus, David Hockney

2 août 2020

mon actualité : un je de l'oye

le je de l'oye

se joue à deux à trois à plusieurs cependant toujours seul se joue de nous l'oye en est absente

pour avancer jeter les dés s'en remettre au hasard qui fais si bien les choses

ne pas s'en remettre

voir le jeu sur le site

1site

 

16 août 2014

La poubelle du labo

photo poubelle

La poubelle du labo

J'ai fréquenté, au temps de l'argentique, un labo collectif, ses bains révélateurs sous le rouge inactinique.

L'érotisme était en miettes, au fond de la poubelle…

Voir l'album : la poubelle du labo

10 mars 2015

anniversaire objetsperdus

anniversaire

c'est l'anniversaire (le premier) de

objetsperdus

blog d'humeurs et cabinet de curiosités

(Pascale Drivière a réalisé la religieuse d'anniversaire ci dessus)

 

 

21 janvier 2016

Meilleure année 2016

"le vélo c'est comme la bicyclette, ça ne s'oublie pas !"  (Raymond Poulidor)

Nous n'oublierons pas cette foutue année 2015

Meilleure année 2016

 

voeux16

 

 

 

18 avril 2019

Dieu Merci

La tour Eiffel

n'est pas combustible, j'espère (!) Dieu merci ...

P1500755

30 août 2014

Francisco Bajen

Hommage à Francisco Bajen, mort cette semaine (102ans) qui fut mon voisin, dont j'aimais la conversation et la peinture, qui me fit le plaisir d'aimer la mienne.

attention au chat

3 janvier 2018

voeux 2018

voeux2018 copie

Je vous souhaite aussi les réalisations de toutes vos utopies !

10 avril 2019

mon actualité : le Puy de Dôme

la montagne fière

( à chacun son Mont Fuji ... )

à l'horizon de mes genoux couronnés
le Puy est le sein d'une femme endormie
que j'escalade contre la montre
chaque juillet de Tour de France

lien vers mon site

IMG_2794

18 mars 2014

l'appareil sur la plage

Pour commencer la catégorie "photos, images" :

IMG_4082 copie

À tout prendre, choisir le large ! ...

23 mars 2014

Touches de couleurs

touches de couleurTouches de couleurs

28 mai 2014

“c'est pas beau de copier”

copier

_MG_3116

Ma collection de (copies de) toiles de Maîtres !

On ne copie que les pointures, semble-t-il !

Vincent est le plus populaire. Quelle revanche !

Qui peut m'aider à identifier "l'inconnue" ?

Voir l'album : “c'est pas beau de copier”

2 janvier 2015

voeux 2015

voeux15

5 septembre 2016

fiches expos

cahors10 copie 2mes fiches expos

dans cet album, à destination des collègues plasticiens

(qui pourraient faire de même) et des autres

avec pour chacune un commentaire qui n'engage que l'artiste exigeant que je devrais être !

lien vers les fiches

Enregistrer

Enregistrer

25 avril 2014

petites annonces

Desnos

petites annonces

2 janvier 2020

bon an 2020

voeux-20-copie

20 avril 2014

vous êtes ici

Espère

 

ici

 

vous êtes ici 2 copie

8 janvier 2015

Charlie

charlie1178

16 mai 2018

D1

 

Je fais mon cinéma ...

 

 

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 33 977
Newsletter
Pages
Archives
Publicité