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Jacques Trouvé/objets perdus
15 octobre 2018

Aline Zanini

AlineNoces de papier

Le Gilles est au garde à vous, debout sur la table, à bonne hauteur : on prend ses mesures pour confectionner son habit de lune en papier translucide.

Le Gilles, sa collerette, ses chaussons, ses rubans, le béret qui auréole son visage, son prénom pluriel, son absence.

Le Gilles se tait, ni ne bouge, ne doit pas bouger, le papier ne doit pas bruire.

Toutes les femmes, longues femmes, murmurent, chuchotent. Toutes tournent autour du Gilles, prestement, sans aucun bruit, juste la mastication des grands ciseaux de couture qui découpent les patrons dans de grands lais de silence.

Le Gilles est lointain, envolé, il songe à la mariée toute nue à qui l'on ajuste sa robe dans la pièce à coté, en secret bien gardé, fenêtres obturées de papier huilé. Des milliers d'épingles à têtes nacrées frôlent sa peau de lait.

Les petites demoiselles d'honneur, petites filles bras levés, s’envolent.

̎Te salis pas ! ̎ crient les mères.

Aline, deux demi-lunes accrochées à ses oreilles, raconte les tulles, les empilements de mousselines que la brume cachera chaque jour un peu plus jusqu’à rejoindre le blanc des cimaises .

Aline dit l'absence, les habits délaissés, leurs étoffes où subsistent des parfums discrets, éphémères.

Le Gilles de Watteau qu'elle reprend avec tendresse, le dessin de son visage dans un tondo de broderie.

Aline Zanini, expose au Frigo, rue Bonnecambe à Albi, jusqu'au 27 octobre ( du mercredi au samedi de 15h à 18h30 )

̎  on n'écrit pas sur un tableau, ou alors un poème ̎  ( Modigliani )

 

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27 mars 2014

La petite Galerie d'Art piéton

La petite Galerie d'Art piéton

était un cadre vitrine de  largeur 48cm x hauteur 56cm x profondeur 4,5cm.

“C’est pas grand, non, mais y’a d’la place” Jacques Brel (le Gaz)

accroché (vous accroche) au mur, dehors.

Membre du Comité de Défense des Sentiers Battus, se refusant toutefois à poursuivre les idées courantes, la petite GALERIE d'Art piéton était un vrai lieu d’exposition : des installations s'y succédaient avec une évidente irrégularité : au jour le jour, à la petite semaine, quinzaine du bleu, etc. On pouvait donc la voir en passant, elle méritait le détour, qu'on s'y arrête.  (Il y avait aussi une boîte aux lettres pour les messages, les remarques, les questions.)

Pour exposer dans la petite GALERIE d'Art piéton : c'était gratuit mais il n'y avait pas d'assurance ! On pouvait poser, accrocher, coller, punaiser, changer la couleur du fond, travailler sur la vitre, etc. Des dessins, des peintures, des objets, des textes, des poèmes, etc.

La petite GALERIE d'Art piéton a été installée pour la première fois en 1998 au mur du 21 rue de la Croix Blanche à ALBI et inaugurée le 19 septembre.

Entre cette date et juin 2000 elle a accueilli 36 installations.

Citons pour mémoire :

Allez à pied, le beau temps menace, Éloge de la boîte aux lettres, Inventaire du Musée des Oxydes, La boîte aux moi(s) de  Gérard Sabatier, 1999 quoi de neuf ? Saint Valentin le jour m'aime, César compression, Les mouches de Guy Roques et celles de Thérèse Brandeau, Jean Pierre Touillez, Tagore, Coline Trouvé, Marc Pessin, Mariette, André Beaudou, Jean Baptiste Gaudin, etc.

On a célébré en 1999 comme il se doit le premier anniversaire avec une expo de tous les messages recueillis dans la boîte aux lettres. Une exposition rétrospective était visible dans le hall du théâtre voisin de la Croix Blanche.

Le 21 septembre Emmanuel Wat et une équipe de FR3 sont venus filmer la petite GALERIE d'Art piéton pour "Vent Sud" et "Un jour en France"

La petite GALERIE d'Art piéton a été décrochée pour cause de déménagement pendant l'été 2000.

 

petite galerie

 

La petite GALERIE d'Art piéton est réapparue en octobre 2011 sur le mur du FRIGO, 9 rue BonneCambe à Albi jusqu'en juillet 2013. On a pu y admirer pendant cette période les installations de Jean Estaque, Pascale Drivière, Florence Richard, Marc Pessin, Marie Morel, Sophie Vigneau.

Puis de septembre 2013 à mars 2014 on a pu voir la petite GALERIE d'Art piéton au n°0 de la rue Sans Nom à Cordes-sur-Ciel.

Le lundi  24 mars, vers 10h, la petite galerie s'est auto-dissoute dans le brouillard d'un lendemain d'élections.

Le blog  galerieartpieton.canalblog.com qui témoignait de ses dernières installations disparaitra lui aussi prochainement.

 

18 avril 2014

Art brut Montauban

brutpetite

Regards Éblouis

À propos de l'exposition d'Art brut de Montauban

Il est le premier.

Il a remarqué que le bout de bois brulé, le tison refroidit laisse du noir sur ses mains et une trace sur les parois de la grotte.

Au début, il n'en fait rien, il expérimente : il fait des traits, des longs, des courts, un trait vertical, debout, un trait horizontal, couché, mort.

S'il heurte le mur de la pointe du pieu, cela fait des points. Le mouvement du bras partant de l'épaule, celui de la main autour du poignet laissent de cercles.

Un peu plus tard, il remarque, le premier, ou alors un voisin passant par là, que deux points dans un cercle font un regard, une tête comme la sienne !

Dés lors il n'aura de cesse d'utiliser cette magie !

Il apprend tout seul. Avant lui, il n'y a rien, il doit tout inventer, il n'y a pas de modèles, il n'y a personne à copier.

Il n'a pas de projets, la magie ne lui confère aucun pouvoir, il fait ça, laisser du noir sur les murs ou des sillons sur le sable mouillé que la mer effacera, parce que c'est fascinant, comme contempler le feu, le fleuve qui passe, le soleil qui se couche derrière le paysage, l'orage, les animaux, la nudité…

Ça ne sert à rien mais il le fait. Les autres regardent. Il s'invente des histoires et il met des couleurs dessus. C'est plus fort que lui, ça fait le monde plus beau et moins peur, pour lui et pour tous les autres qui regardent.

Il est le premier, il est vierge de toutes influences, d'ailleurs il n'est pas influençable, il est nu, brut. Il appartient à l'enfance de l'humanité mais il n'est pas un enfant. Il n'est pas naïf, il sait sur les choses autant que vous et moi.

 

Il dessine, il peint toujours, comme ça pour rien, ou quand le monde est trop grand et trop peur.

 

Ils sont nombreux maintenant. Du groupe des regardeurs quelques uns ont essayé à leur tour. Et malgré les milliers d'années écoulées, ils sont toujours nus, vierges, premiers, bruts. Rien ni personne ne les influence, ne les détourne de leurs histoires avec des couleurs dessus.

Ils sont de plus en plus connus aujourd'hui, re-connus. On les expose, on écrit sur leurs tableaux, leurs tableaux se vendent ! Et même ils influencent alors on les imite !

On les traite de tous les noms* : bruts, singuliers, outsiders, en marge, hors les normes, crus !

Les plus purs s'en moquent comme de leurs premiers tisons !

*Alain Pauzié les nomme “artbrutistes”

“Regards Éblouis” Rencontres d'Art 2014 au Musée Ingres-Bourdelle à Montauban

du 17 avril au 16 juin 2014

18 mai 2014

DesCollages

DesCollages

Exposition au Musée d'Art Moderne et Contemporain de Cordes

Du 17 mai au 25 juin 2014

C'est, au départ, une bonne idée de Françoise Berthelot : réunir autour du mot “collage” (et d'une table !) moins d'une dizaine de ses amis peintres. Certains se connaissent, d'autres pas.

Enfermer des artistes dans une cage, aussi dorée soit-elle, comporte des risques ! Vont-ils adhérer ? Des questions se posent rapidement : collage ? Coller ? Qu'est-ce que ça veut dire ? De la colle et du papier ? À plat ? Peut-on sortir du plan ? Envisager, au-delà du collage, des assemblages ? D'autres manières de lier ?

Pas question de contraindre les huit par une règle du jeu trop serrée ! La liberté étant octroyée chacun dans son coin fait chauffer sa glu et expérimente de secrètes recettes ! C'est facile pour quelques uns pour qui la technique du collage est habituelle, moins pour d'autres. Mais pour tous les plasticiens coller est une attitude connue, leur démarche se réfère la plupart du temps à cette pensée.

Le résultat est, hormis une belle expo en septembre 2013 dans l'atelier galerie de Françoise Berthelot à Cahuzac sur Vère, la naissance d'un possible collectif. Des rapports, des amitiés naissent. On s'invite, on se visite et quand les solitaires que sont les plasticiens se regroupent de beaux projets s'avancent ! À suivre !

Françoise Berthelot

Françoise Berthelot colle !

Elle regroupe, confronte les papiers, les bois, les os, le noir, le blanc et les couleurs. Et, c'est sa nature profonde, elle rassemble, elle assemble à l'aide d'une colle dont nous ignorons la formule aussi bien les matériaux que ses amis !

Elle montre ici des collages de papiers déchirés, des transparences de soie sur des bases noires que la presse à gravure transforme en cuirs patinés. J'ai remarqué aussi deux triptyques très “peints” !

Les compositions de Françoise Herman sont faites de divers matériaux, riches en matières. Elles appellent au toucher et semblent avoir subi les oxydations, en précieuses couleurs rouille et vert-de-gris, de lointains naufrages.

Élisabeth Poiret installe sur des formats carrés immaculés de noires empreintes, comme traces de dérapage dans la neige, estampes compliquées de collages de papiers translucides. Elle intervient aussi sur de vieux zincs, restes de gouttières oxydées qui racontent l'histoire de la pluie.

Annie Baratz avait donné chez Françoise Berthelot des compositions de papiers déchirés. Ici ses grands formats se confrontent à ceux d'Alain Ballereau. Leurs techniques, simples en apparence, sont assez proches et consistent à installer des bandes de kraft peintes ou vierges pour créer le paysage.

Annie, encadre, “finit” alors que Alain Ballereau laisse la liberté au papier. Il montre deux grands formats qui me touchent beaucoup ! (voir article du 10 mars 2014 /Alain Ballereau et lien vers son site)

Franck Poulain installera ses peintures récentes chez nous à Villeneuve du 6 au 22 juin. Ce sera pour moi l'occasion de dire tout le bien que je pense de son travail. Ici il propose une série ou l'adjonction de tissus collés me semble pure honneteté à accepter la règle du jeu proposée. Sa peinture n'est cependant pas desservie mais elle n'en a pas besoin.

Pour ma part, j'ai joint à mes photos de Brassaï montrant Matisse et son modèle, déchirées en miettes et recollées avec un évident manque d'application, deux simples dessins sur carton copiés sur le même modèle.

J'ai gardé pour le dessert les papiers de Florence Prêleur et  les textiles de Pascale Drivière installées ensemble dans l'intimité de la petite salle du Musée. Ces deux là ont en commun, à mes yeux, d'avoir installé aux murs divers éléments sauvés, petites choses privées mises de côté en attendant, retirées d'un projet, mises en quarantaine, sans pour autant être exclues et conduites à la poubelle et qui donc s'avèrent très “chargées”.

Un faon cherche désespérément son chemin parmi les dessins d'enfants et les papiers peints fleuris des collages de Florence Prêleur. Pascale Drivière, toujours dans une poésie intérieure, installe des objets de mémoire sur fonds délavés de chiffons de peintre. Son livre textile, recueil de broderies qui n'avaient pas trouvé leur place, ne fait aucun bruit quand on le feuillette.

12 septembre 2014

Sivens S'engager

Sivens

S'engager

 On déboise la forêt pour construire un barrage et on assassine tous les habitants de l'herbe, de l'eau et des arbres à Sivens dans le Tarn pour satisfaire les besoins en eau d'une poignée de maïsiculteurs et les ambitions du Président du Conseil Général du département.

La ZAD de Sivens (Zone d'Aménagement Différé) a été rebaptisée ici (comme à Notre-Dame-des-Landes) ZAD (Zone À Défendre) par les militants qui tentent par divers moyens d'empêcher le massacre.

Ce sont des jeunes filles, des jeunes gars, de l'âge de mes gamins, ils ont tous les courages, ils vont au contact des gardes mobiles pour protéger leurs copains, ils sont gazés, ils prennent des coups violents, ils ne reculent pas, ils opposent leurs corps à l'avancée des machines de déboisement, ils s'enterrent sur leur passage, ils s'installent des jours et des nuits entières dans les arbres au risque de s'abattre avec eux.

D'autres, qui ont mon âge, ont cessé de s'alimenter depuis plus de 15 jours maintenant.

C'est un vrai combat, une belle et bonne cause à mes yeux.

Ils m'appellent, ils nous appellent, ils me demandent de faire du nombre, de résister, d'empêcher.

Ils ne me culpabilisent pas en même temps, ils disent que chacun peut faire ce qu'il peut, selon ses moyens.

J'avais l'alibi des kilomètres pour Notre-Dame-des-Landes et d'autres combats. Mon petit coin de Tarn était jusque là calme et protégé, ou bien mes oreilles en panne, les revendications de Sivens datent de plusieurs années.

Sivens, c'est à deux pas. Les franchir pour un pique-nique citoyen un dimanche de soleil, gardes mobiles et machines-dinosaures absents, retrouver des amis, une famille de convictions, se compter, signer les pétitions et rentrer chez soi, c'est facile. Le lundi matin les engins reviennent et leurs escortes de GIGN et de polices spéciales et avec eux la violence. Je n'y suis pas. Les excuses que je me fournis avancent une arthrose au genou, un ou plusieurs "trucs" à faire, un rendez-vous important, etc.

Bon, quand même, j'écris sur ce blog, je diffuse les infos. Pas si mal. Je sauve un ou deux brin d'herbe…

Le massacre de la forêt de Sivens et la répression si violente et si incroyable qui s'y installe est donc pour moi l'occasion de me poser pas mal de questions :

Je me demande un peu ce qu'il reste de mes vingt ans fêtés en 1968, de mes rêves libertaires ? Quels furent mon engagement et ma résistance cette année là ? Et depuis ? Je me dis fier de n'avoir pas mis les doigts dans les engrenages du système en choisissant de "faire l'artiste". Ce fut peut être une manière de résistance. Ce fut peut-être une fuite, etc…

C'est surtout l'occasion de me demander ce dont je vais être capable/incapable de faire pour résister (prochainement?) à un futur pouvoir démocratiquement élu par une majorité de mes voisins !

 

Pour en savoir plus :

https://tantquilyauradesbouilles.wordpress.com/

http://www.collectif-testet.org/index.php

https://www.youtube.com/watch?v=92_TeKgVQEE

 

 

 

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5 octobre 2014

Ma préhistoire

dessin

Ma préhistoire

Toujours à propos de dessin

Je ne me souviens pas de ma préhistoire. J'ai oublié les deux grands étonnements de ma petite enfance :

Le premier : la trace que laisse sur le papier le crayon que l'on y déplace.

Le second : que ce gribouillage circulaire ponctué de deux frappes de crayon peut figurer (c'est le bon mot) un visage, un premier bonhomme !

J'ai oublié, comme l'humanité a oublié ces deux grands étonnements fondateurs de l'art, la trace du tison refroidit sur les parois de la grotte et la représentation du premier bison !

J'aime à penser que ce sont des enfants qui ont inventé le dessin et que le premier bison était un bonhomme !

Je ne me souviens pas de ces instants mais la fascination pour le dessin demeure comme celle que l'on peut éprouver devant le fleuve qui passe, le feu qui dévore, la nature, le paysage, le coucher du soleil, l'orage, les animaux, la nudité … toutes fascinations pour moi héritées de notre préhistoire.

Je ne me souviens pas non plus avoir appris à dessiner.

On me dit quelques fois que je suis doué ! Choisi parmi tous par les dieux ? Mais pour moi, les dieux n'existent pas, c'est juste une invention des hommes pour avoir moins peur, je sais bien que je n'ai pas de don, juste une différence de perception, un regard particulier sur l'espace et les couleurs, les matières, les pleins et les vides, l'horizontale, la verticale, le mouvement, le soleil et les ombres.

Je me souviens que mon colocataire de banc d'école, lui, annonçait ne pas savoir dessiner ! La grande majorité de mes camarades me nommait “toi qui sait dessiner”, je sus alors que je savais ! Je me gardais bien de leur dire qu'ils pouvaient en faire autant. Je devins donc un roi dans ce domaine, je me coiffais d'une couronne de papier, pris un fusain en guise de sceptre.  Je devins artiste !

Les parents affichèrent dès lors une incompréhension bienveillante et m'invitèrent à ne pas oublier l'importance de l'orthographe, de la grammaire et de l'arithmétique. L'Instruction Publique de la République confirmât et le Maître reléguât le dessin (libre disait-il !) au dernier créneau de la semaine, le vendredi de 16h à 17h. L'Histoire (de France) qu'il professait était celle des militaires et des batailles ou des grandes inventions. Celles de l'Impressionnisme ou du Cubisme n'en faisaient nullement partie.

 Mais je persistais et recouvre depuis ma culpabilité de mes dessins quotidiens.

24 novembre 2014

Il n'y a pas de sots métiers

colleur de têtes

Colleur de têtes

Réducteur de prisons

Visiteur de troubles

Fauteur de grèves

Briseur de carreaux

Laveur de torts

Redresseur de sabres

Avaleur de chemins de fer

Indicateur de faux

Aiguiseur de dents

Arracheur de réverbères

Allumeur de bibliothèques

Conservateur de charme

Chanteur de journaux

Crieur d’enfants

Jardinière de tigres

Dompteur de chaises

Rempailleur de nuits

Veilleur de chiens

Dresseur de pierres

Tailleur de sorts

Jeteur de tramways

Conducteur de mégots

Ramasseur de cathédrales

Bâtisseur d’ours

Montreur d’or

Chercheur de feu

Cracheur d’images

Chasseur de claquettes

Danseur de couteaux

Lanceur de verres

Souffleur de mensonges

Détecteur de foires

Lutteur de faïence

Raccommodeur de consciences

Objecteur de cloches

Sonneur d’affiches

Il n'y a pas de sots métiers !

15 février 2015

Ma bohème

mjc

Ma bohème 

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !

Arthur Rimbaud

9 juillet 2016

Un pinceau bleu

pinceau bleu

Un pinceau bleu

Nous sommes retournés à Sivens / lundi / forte lumière soleil blanc

personne

silence

silence humain les oiseaux sont revenus

passe un grand camion un tracteur curieux

ils ont bloqué l'accès à la dalle funeste par un coup de bulldozer

et un panneau dérisoire route barrée

la route s'est barrée

faudrait plus de route du tout,  accès interdit aux humains

pas touche au ruisseau / plus de bruit / pas de pas

pour rassurer définitivement les bestioles et la vieille dame terrorisée

pour qu'elles reviennent et soient nommées conservatrices perpétuelles du Tescou

elles reviennent les bestioles, on creuse un trou au milieu du désert

rempli d'eau / deux grenouilles ( averties comment ?) rappliquent !

inutilité du projet reconnue : la belle affaire ! victoire goût queue d'artichaut

gâchis / quel gâchis !

gâchis de branches, de feuilles, de troncs, de salamandres et de tritons

guerres inoubliables plaies bosses injures

meurtre

le gamin n'est pas mort pour rien : la grenade fatale aura fait barrage au barrage

la nature ( pour cette fois encore ) plus forte que la démesure humaine recouvre intègre dissous digère les derniers vestiges du champ de bataille

je ramasse une relique un pinceau ordinaire sur lequel a séché une peinture bleue un beau cobalt ayant servi à repeindre plus vif le ciel du Testet

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1 novembre 2016

Jean Vidal Saramon

Saramon

La maison de Jean Vidal à Saramon

Jean Vidal est héritier du père Cézanne qui voulait traiter la nature par le cylindre, la sphère et le cône, le tout mis en perspective. Cézanne inspire les cubistes, il est à l'origine d'un esprit de géométrie qui conduira aux abstraits géométriques, mais lui, remet des poutrelles solides dans la peinture impressionniste ( qui en avait bien besoin, faite d'air, de touches impalpables de ciels et de brouillards ) à la manière du jardinier qui construit sa cabane à outils, de bric et de broc, d'une manière infiniment primitive.

Jean Vidal reconstruit de cette façon des obélisques, des pyramides et des colonnes de temples, ou plutôt en dessine le squelette, l'idée même, dans l'espace, d'un trait de fer rehaussé d'une couleur primaire, primitive.

Il montrait il y a peu, au Frigo à Albi, des architectures récentes, plus neuves, plus "sorties d'usine", lisses et finies à la manière des œuvres minimalistes des années 60 et 70, des vertiges, expliquait-il, des hauts de ponts, de viaduc, de tours, qui trouvaient cependant leur place dans la petite salle du Frigo malgré leur caractère monumental.

Je suis plus sensible aux verticales rouillées, tordues ou mal redressées, aux pieux de bois recouverts il y a longtemps de peinture maintenant usée, rouge, bleue, jaune écaillé, qui peuplent avec affection sa maison familiale de Saramon.

Les dessins de fer de Jean Vidal y sont installés depuis l'extérieur et soulignent, encadrent, soutiennent, indiquent, conduisent dans la maison.

Depuis le bas, par les petits escaliers de pierre ou de bois, les volées de trois ou quatre marches, on grimpe dans une sensible installation, dans une œuvre totale signée Jean Vidal. Ses flèches archaïques, ses arbalètes inoffensives montrent le parcours vers le ciel, une pièce de bois des colombages extérieurs soulignée par une drôle de règle gradué de David Lachavannes le laissait deviner, il faut aller jusqu'au grenier pour trouver derrière la porte bleue, l'atelier de l'artiste.

L’ascension est douce, on ne fait pas d'effort, on croise des amis, des inconnus, la mère de Jean qui pose en starlette dans le studio familial, son père, enfant, ses oncles, ses tantes. La maison est habitée, la table est mise, on a ouvert les fenêtres pour que le soleil réchauffe les chambres, on est en vacances d'automne, c'est l'été de la Saint Martin.

Les transparences, les effacements d'Aline la discrète et toutes les œuvres de leurs amis jouent la même partition avec les images, les photos, les objets et toute la mémoire de la maison qui n'est pas devenue pour autant un musée (un musée est une forme de cimetière) ni un album de famille nostalgique. C'est un intime Lascaux dans lequel je ne suis pas étonné de rencontrer Giorgio Morandi, (autre enfant de Cézanne) endormi au coin de la table, couronné de l'une de ses natures mortes silencieuses.

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17 mars 2018

Joliane Siegel, même pas peur !

 

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Joliane Siegel, même pas peur !

D'aucuns prétendent ( Paul Vilain le dernier en date, vendredi soir au vernissage de l'expo Transmigrations au MAMC de Cordes ) que Joliane Siegel serait une sorte de peintre/lanceur d'alertes qui tenterait plus ou moins vainement de nous sensibiliser aux malheurs variés de la planète, de nous prévenir avant qu'advienne l'apocalypse, de nous mobiliser pour enfin agir, devenirs bons et installer pour vendredi prochain un age d'or et de fraternité, vaincre la guerre, l'exploitation de l'homme par l'homme, la misère qui poussent sur la belle Méditerranée des embarcations précaires chargées de migrants blacks ceinturés de leurs gilets oranges pour faire complémentaire avec leur peur bleue.

 Ce n'est pas ce que j'ai vu : j'ai vu notre réalisme quotidien, nos maux de ventre habituels, nos blagues de récréations, nos peurs ordinaires si petites, j'ai vu l'humour trivial des farces de Molière, des masques, un carnaval de Jérôme Bosch, du burlesque ! Bon d'accord, aussi nos questions sans réponses, vieillir, survivre, en rire, mourir ?

 J'ai vu une grande fête, désespérée sans doute, mais une fête, le Minotaure avait une bonne tête de vache paisible, micro en main dans sa caisse déclouée, harcelé par un insecte inoffensif, une truie rose dans sa robe rouge, raté le strip-tease, les anneaux qui l'entravent sont des anneaux libres, une souris verte prise, attrapée, Joliane la montre à ces messieurs, le vautour trinque avec son chat blanc, l'abat-jour et son ampoule de nos dessins d'enfant se balancent, le plancher des vaches sacrées se dérobe sous nos genoux déjà couronnés, impossible de se maintenir, les fauteuils ont des roulettes, inévitables seront les chutes, d'autres seront sauvés par l'envol !

 C'est vrai, la série Good Luck déménage un peu plus, l'humain passe un sale quart d'heure, mais le cerbère rouge qui l’entraîne en enfer ressemble aux crocodiles que dessine mes petits enfants ! L'humain donc, elle ose un humain, fraîchement descendu du singe, le Minotaure a jeté le masque, il n'y a plus le filtre anthropomorphique, damned ! nous sommes découverts ! c'est toi, c'est moi, c'est nous !

 J'ai aussi vu la peinture, on en parle jamais, on dit ce que raconte le tableau ou ce que l’on croit qu'il raconte, mais on ne voit que rarement la peinture, on parle peu des moyens inventés pour raconter, du dessin, des couleurs, des coups de pinceaux, des glacis, des accords ou des dissonances, du support, du format choisi, du grand, du petit tableau, du quasi carré, de la longue marine, des séries où le peintre recommence et dont les pièces se demandent si elles pourront vivre séparées, j'ai vu la peinture en particulier dans les vagues de Good Luck et dans les deux petits formats posés sur le bord du mur, nature morte à la tête du Minotaure, carafe renversée, table rouge et sa voisine où l'homme singe renverse la carafe .

 j'ai vu ça, mais comme on dit, chacun y voit …

"Je mets en scène des histoires, la peinture les fait ensuite voyager, elle les dépose sur d’autres rétines que la mienne, réveille d’autres mémoires, d’autres morts, d’autres questions" confie Gérard Garouste dans L’Intranquille en 2009

 Joliane Siegel / Transmigrations / Musée d'Art Moderne et Contemporain de Cordes sur Ciel

( elle titre ses séries en anglais, elle ne signe pas, il me semble )

30 mars 2018

Ohé !

Ohé !

bateau bouteille

En mars 2014 j'ai lancé depuis la plage une bouteille à la mer, comme un naufragé sur une île déserte, j'ai rédigé un billet d'humeur ( de bonne humeur ) sur l'expo de Patrick Laroche à Rignac sur mon blog nouveau objetsperdus

Patrick Laroche a répondu pour préciser quelque peu sa démarche, des amis communs s'en sont mêlés, des retours, des échanges, ça partait bien !

J'ai fait pendant les premiers temps feu de tous bois : des commentaires d'expos pour donner envie d'aller les voir, des fiches expos pour partager mes expériences, des sujets syndicaux sur nos droits et nos devoirs de plasticiens, des plaidoyers en faveur de l'art contemporain ou de l'art brut, des évocations particulières de 14/18 ou du Tour de France, etc

Il y a eut Charlie, Sivens, j'ai osé quelques pages presque politiques, regonflé par Floréal Roméro comme au temps de mes vingts berges ! J'ai aussi quelquefois bouché des trous avec un poème ou une photo insolite …

Une poignée de fans s'est tout de même abonnée à mes salades

Et puis devant le silence de la mer j'ai commencé à renoncer

Et même si j'ai croisé quelques amis qui me disaient être lecteurs réguliers

j'ai souvent pensé que ma bouteille ne s'échouait jamais sur l'autre rivage !

 

 

Mais bon, aujourd'hui ça repart !

alors pour me prouver que vous existez bien, là bas, de l'autre côté de mon écran

et que vous avez ramassé mes flacons sur la plage

merci de me laisser vos commentaires,

vos suggestions, vos critiques !

directement sur le blog, au pied de mes articles

merci de vous abonner nombreux !

afin que j'envahisse régulièrement vos boîtes mails de mes coups de cœur ou de blues !

vous êtes ici 2

quelques choses à voir / photos / images / bons points / billets d'humeur / textes choisis articles indéfinis / compléments d'objets / art et manières / toutes choses bonnes à dire / mots plus hauts que d'autres / occasions perdues de se taire

bienvenue sur

objets perdus

blog d'humeurs et cabinet de curiosités

entrez libres !

 

 

 

 

21 avril 2019

Giacometti

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Expo Giacometti au Musée Toulouse Lautrec à Albi

Alberto Giacometti, d'après modèle

mes notes

un très petit buste sur un énorme socle comme une tête réduite jivaro

ses figures au garde à vous bras ballants figés nues debout humaines

toutefois comme des déesses dit Jean Genet

un axe vertical toujours les traverse

il construit ses portraits à partir d'une croix

symétriques

il crayonne longtemps au centre du dessin jusqu’à user le feuille la percer

de petits dessins face profil dans le coin ou le bas d'une grande feuille

son dessin tourne autour des yeux il en fait des cibles

il semble ne pas lever le crayon et ne pas souvent regarder son papier

un portrait de René Char au stylo à bille penché comme une tour de Pise

qui écrit un poème dans sa tête

Annette, aimée, modèle, elle pose pendant des jours

au bout de trois elle ne se ressemble plus

il dit qu'à la fin il ne la reconnaît pas

si belle leur photo face à face

dans la vidéo il taille sa terre avec un canif ridicule ( j'ai le même ! )

il coupe retire remet creuse les orbites dégage les paupières

tout en parlant il parle des yeux il dit que c'est par les yeux que l'on connaît l'autre

( et moi qui ne dessine plus les yeux )

ses mains travaillent le buste symétriquement

quand il pousse la terre d'un coup de pouce à gauche il pousse tout autant à droite

le bloc d'argile et Alberto se regardent se palpent se modèlent réciproquement

et à la fin se ressemblent, un autoportrait chaque fois ?

il l' arrose à l'aide d'un banal broc en plastique

l'enveloppe d'un linceul humide et quitte l'atelier

puis c'est lui le mouillé il marche sous la pluie sa veste sur la tête rue d'Alésia

Cartier Bresson déclenche

La plus belle statue de Giacometti dit encore Jean Genet, je l'ai découverte sous la table, en me baissant pour ramasser mon mégot. Elle était dans la poussière, il la cachait, le pied d'un visiteur maladroit risquait de l'ébrécher ...

Et Giacometti dit : si elle est vraiment forte, elle se montrera, même si je la cache.

Jean Genet, l'atelier d'alberto giacometti

15 avril 2020

lièvres de mars

lièvres de mars

journal du confinement mars avril mai 2020

blog1

dimanche 15 mars nous allons voir ensemble les jardins refleuris et le naufrage du vieux monde lundi 16 mars sept lundis se faufilent dans la ville interdite / la semaine est annulée mardi 17 mars Robinson dans la rue / le dernier piéton de midi traverse le silence mercredi 18 mars déjeuner clandestin sur l'herbe / l'ennemi invisible de nos cordes vocales nous cherchera en vain jeudi 19 mars la bataille est lointaine / le front en est ailleurs / les nuages qui nous parviennent sont immaculés vendredi 20 mars la fin du monde provisoire va inventer les fenêtres et les balcons qui s'ouvrent sur l'insolente clarté samedi 21 mars après la guerre / juste armistice signée avec l'ennemi minuscule / les temps perdus seront rattrapés dimanche 22 mars contre les décomptes déprimés nous avons des matins florissants / nous élevons des barrières de musique

blog2

lundi 23 mars et si d'aucun monde nous ne vivions la fin / si le vieil ordre ressortait de ses bunkers / si aucune couleur nouvelle n'avait été créée ? mardi 23 mars viendra le temps des trafiquants de panacées dressant leurs chapiteaux de pharmaciens et le retour aux fenêtres des clameurs de poésie mercredi 25 mars aux confins de nos antiques bastilles nous ouvrons de nouvelles fenêtres et accrochons nos peintures aux murailles virtuelles jeudi 26 mars un guerrier repenti veille sur la vitrine du 84 / Rimbaud y oublie en douce une saison en enfer que nul ne verra vendredi 27 mars les bêtes des fossés les oiseaux des berges les louves les renardes débarrassés des hommes se rapprochent du cœur des villes samedi 28 mars le geai nous tolère sur son territoire et accepte nos bectances / en rase motte au dessus de nos têtes souligne ses frontières dimanche 29 mars nous ferons de leurs dérogations des bateaux de papier / déposés sur le miroir du fleuve ils feront le tour du monde de nos peurs

blog3

lundi 30 mars seules réponses de nos capitaines à nos cauchemars / nos rendez-vous avec les arbres sont réglementés / qu'auront-nous plus jamais ? mardi 31 mars le monde est donc un labyrinthe minuscule et fermé / l'issue sera de se réveiller sur un fragile matin de regain mercredi 1er avril les jours affichent une obscurité éclatante / blottis sous nos nuits blanches nous dormons au centre du temps détraqué jeudi 2 avril que sont devenus les guerres et les éruptions / les mariages princiers les luttes rouges et noires / à quoi rêvent nos voisins ? vendredi 3 avril monter plus haut sur un sentier de moutons / s'allonger sur le dos / rejoindre tellurique la civilisation fiévreuse samedi 4 avril aucun rivage salubre en vue / notre radeau médusé ne peut accoster / l'océan de nos lits insubmersibles est infini dimanche 5 avril notre besoin de sauvage remonte la rivière comme un Gauguin clandestin à la recherche des fontaines primitives

 

blog4

 

lundi 6 avril nous déplions nos permissions dérisoires / les gardiens bleus avancent masqués / nous avalons en silence nos soupes de révoltes mardi 7 avril je souhaite que la grande lézarde qui ouvre la carcasse de leur Titanic doré l'envoie par le fond et que surnage une belle liberté mercredi 8 avril nos prisons admises nous encerclent / s'évader est déjà notre obsession unique / désarmés nous trafiquons nos maigres possibles jeudi 9 avril un mètre étalon sépare les animaux du carnaval / masqués de leurs craintes / un faux nez de clown arbore son fragile détachement vendredi 10 avril l'ennemi c'est l'autre / il sourit le traître il dit bonjour monde nouveau solidarité poésie et il change de trottoir samedi 11 avril nous sommes à quelques lunes de l'age d'or / nous aurons du pain doré comme les filles sous les soleils d'or / Léo va rater tout ça dimanche 12 avril piétons étonnés nous écoutons le silence gris / il n'est pas intégral / on ne perçoit qu'une absence de bruits

 

épaveblog2

 

lundi 13 avril le provident de la république est une grande personne qui nous indique le cap à maintenir / sa boussole est rouillée d'incertitudes mardi 14 avril nous devrons repousser nos frontières / nous devrons reprendre le pouvoir des mots / quels vont être nos colères nos courages et nos liens ? mercredi 15 avril le port et la date probable de l'accostage sont en vue / mais la peste est à bord et nous caressons les rats jeudi 16 avril nous rêvons de terrasses caniculaires et de gargotes au clair de lune / forums pour y asseoir nos moindres utopies vendredi 17 avril il construisait des marionnettes nouées entre elles par des mots bleus / leurs vies et la sienne ne tenaient qu'à leurs fils samedi 18 avril ceux là colmattent la grande lézarde / ils planifient un monde nouveau conforme à l'ancien / résister sera créer

 

printemps20

dimanche 19 avril à débarquer trop tôt la prochaine peur sera t'elle de renouer avec les solitudes de la foule et avec ses folies ? lundi 20 avril cloîtrés sous notre quête de la couleur absolue nous ne percevons plus le gris de la pluie et oublions la fièvre du reste du monde mardi 21 avril taureau d'avril c'est mon jour on me célèbre / le four cuit envers et contre tout des verbes à l'infinitif / revenir couvrir ajouter laisser mélanger / et au chocolat mercredi 22 avril nous respirons les rumeurs nous touchons les parfums nous écoutons l'obscurité des bourdonnements / l'éloignement nous rapproche nos prisons nous libèrent jeudi 23 avril pourrait-on s'habituer ? se barricader d'écrans et d'enceintes virtuelles ? produire des chlorophylles approximatives ? secréter le confort de coquilles calcaires ? Vendredi 24 avril ils vont ressortir de leurs bunkers / masqués de leurs évidences pour ne pas être reconnus / relancer la précieuse machine et se laver les mains samedi 25 avril nous allons reprendre nos autoroutes payantes vers les soleils dérisoires / pour voir la mer depuis la dune en respectant les distances réglementaires

 

IMG_3585

dimanche 26 avril mais un sauveur magnanime pourra venir / son chariot chargé de solutions prodigieuses / il est à craindre qu'il n'arbore une chemise brune lundi 27 avril la liberté de chacun reste circoncise dans un cercle d'un mètre de rayon / au-delà de cette limite nos tickets de tendresse ne sont plus valables / nous gardons au bord des lèvres le souvenir des baisers mardi 28 avril pas de rendez-vous sonores sous les canicules / aucun théâtre sous les ombrages / nous donnerons tout de même nos parodies irrévérencieuses au plus chaud de l'été captif mercredi 29 avril les partitions de la grogne sont dores et déjà imprimées : fanfares de lendemains qui chantent et dissonances de klaxons péremptoires jeudi 30 avril la solitude de l'océan va rester verrouillée / le silence de la montagne cadenassé / nous rédigeons nos laisser-dépasser leurs interdits vendredi 1er mai un grand plombier zingueur chante pour lui tout seul chante que c'est jeudi qu'il n'ira pas en classe que la guerre est finie et le travail aussi (Jacques Prévert ) samedi 2 mai le désir d'un monde nouveau est dans toutes les chansons / le poète maussade marmonne qu'il sera le même, en pire dimanche 3 mai les rivières s'engageront dans les rues délaissées / le lierre partira à l'assaut de la Tour Eiffel / les rescapés du désastre en seront les témoins ébahis

 

blockhaus x 5

 

lundi 4 mai le lourd paquebot de carton vit ses derniers jours en cale sèche / relance est inscrit en lettres de gouache sur ses flancs / sa coque calfatée de bandages solubles mardi 5 mai le monde nouveau tournera comme tout le monde / va t-on au moins colorer nos apéros tolérés de saveurs clandestines dans des maquis feutrés ? Mercredi 6 mai les commerces commerceront / on léchera leurs vitrines aseptisées / nous paieront sans contact nos caddies remplis de vanités superflues jeudi 7 mai j'ai peint le naufrage du vieux monde / dessiné ses lézardes funestes / nous en visiterons les épaves échouées sur les plages interdites vendredi 8 mai il faut désormais attendre / reculer pour mieux voir / plisser les paupières pour révoquer les détails / quelque chose devrait advenir samedi 9 mai la violence peut remonter des terriers / les vieilles colères voudront en découdre / miner les chevilles de farine du colosse titubant dimanche 10 mai nous allons voir ensemble les jardins refleuris l'insolente clarté des canicules blanches les clameurs de poésie de musique de danse le pain doré comme les filles les soleils d'or la couleur absolue le lierre à l'assaut des Tours Eiffel et le naufrage du vieux monde

 



 

 

23 juillet 2017

tour de France

 

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" les voilà ! "

Quand j'étais gamin, dans les années 50 et 60, en juillet on ne manquait pas d'aller voir le Tour de France quand il passait à proximité ! Et dans mon coin d'Auvergne le rendez-vous avec les Géants était sur les redoutables pentes à quelquefois 12 %, voire 14 % (!) du célèbre Puy de Dôme. Je souviens particulièrement de la montée contre la montre du Tour de 1959 : chaque coureur est suivi de sa voiture pleins phares, sur le pare-choc de laquelle son nom est inscrit en grosses lettres rouges ! J'ai 11 ans, je suis bien installé dans un virage des derniers kilomètres. J'ai sur la tête un chapeau en papier Chocolat Menier ou l'équivalent en coiffe d'indien Chicorée Leroux ou une visière en carton Orangina tenue par un élastique ! Mon oncle Joseph, qui m'a conduit jusque là, dort dans fourré, il a travaillé de nuit, il rate le passage de Henri Anglade, Roger Rivière, Jacques Anquetil, Raphaël Géminiani, André Darrigade, Charly Gaul, Jean Robic, Louison Bobet, Fédérico Bahamontés et tant d'autres ! Plus tard dans l'après-midi, empoignades terminées, ( Bahamontès a pris le maillot, il va gagner ce Tour ) ils regagnent le pied du volcan, seuls ou par petits groupes. Charly Gaul, un pied sur le cadre de sa bécane, descend tranquillement tout en pissant au regard de tous !

Ce soir je noterai le nom du vainqueur de cette étape sur la carte du Tour offerte par le journal La Montagne, celui du maillot jaune et celui du vert !

J'ai vu Raymond Poulidor et Jacques Anquetil en 1964 aux coudes à coudes dans les derniers tournants et le limousin s'envoler, mais trop tard ! J'y étais !

D'autres fois on partait dans la Juva IV du Dédé Béal avec Gilles, le soir, il fallait être rentrés à vingt heures précise pour voir en noir et blanc le résumé de l'étape à la télé, précédé de la pendule en spirale et de la musique de l'Eurovision !

C'était le Tour ! Il y avait du Pschitt Citron ou orange dans les bidons des champions, enfin c'est ce que l'on croyait . Et puis il y a eu en direct la mort de Simpson sur la route du Ventoux en 1967 …

Aujourd'hui rien n'a changé, la caravane est peut être un peu plus longue, un peu plus bruyante et klaxonnante, les chapeaux en papier ont disparu, on élargit les petites routes de nos campagnes pour que de plus en plus d'aficionados puissent garer leurs innombrables camping-cars et participer à l'attrapage en vol des cadeaux publicitaires ! On coupe des arbres si nécessaire, on piétine quelques zones humides. Il y a toujours du Pschitt citron ou orange dans les bidons des coureurs, sans doute beaucoup plus vitaminés, il y a une escadrille d'hélicoptères au dessus du peloton et la grande fête populaire est toujours aussi populaire.

Samedi la caravane et le Tour passent par mon village, traverse le jardin, la maison, le passage entre la cuisine et le salon est bloqué de 12 heures à 17 heures, un agent passionné de vélo interdit la traversée ! Cette fois je n'y vais pas, je ne vais pas voir le Tour, lendemain du 14 juillet, je reste dans mon atelier douillet ...

 

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25 janvier 2015

Chroniques jardinières

chroniques jardinières

Chroniques jardinières

Allées et venues

 

- Dites-moi, ce sont...

- Ce sont ?

- Ce sont de mauvaises herbes !...

- Quelques graminacées, tout au plus, rien de bien méchant…

- Tout de même… Ce sont de mauvaises herbes…Et cultivées, en plus ! Vous cultivez des mauvaises herbes !

- Oui…

- C'est interdit ! Si vous vous faites pincer, vous allez vous retrouver en cabane !

- Vous savez, avant, je les arrachais, je faisais comme tout le monde, je sarclais, je binais…

Et puis un jour, je suis tombé sur une mauvaise graine…

- Dans un sachet de contrebande !

- Que j'avais acheté au marché noir ! Oui, c'est ça ! Un passager clandestin !

- Qui vous a demandé une terre d'asile !

- Je ne pouvais quand même pas le dénoncer ! Et voilà le résultat !

- Je vais vous faire une confidence… Un jour, moi aussi, j'ai recueilli un chiendent perdu…

- Non !

- Si ! Et j'ai aussi un carré… d'herbes…

- Des mauvaises ?

- Oui ! De la sarclure !

- De l'ivraie !

- Oui, c'est ça ! Des exclues, des sans-papiers, que tout le monde repousse !

- Et qui repoussent !

- Menacées du désherbant !

- C'est vrai que ce sont des herbes folles !

- Mais ce n'est pas une raison !

- Non ! Ce n'est pas une raison pour nous les couper sous le pied !

- Sous prétexte que leurs binettes ne nous reviennent pas !

- Bon, c'est vrai qu'elles sont quelque peu envahissantes !

- Oui, mais c'est tellement bien un carré d'herbes…

- Oui, c'est bien, pour marcher dans l'herbe !

- Et pour les déjeuners sur l'herbe ! Mais dites-moi, vos légumes… ils ne sont pas au courant ?

- Certainement pas ! Ils le prendraient très mal !

- Sûrement ! Les légumes sont racistes pour la plupart !

- Ils supportent mal que l'on piétine leurs plates bandes !

- Ils sont un peu terre à terre, c'est vrai !

- Moi-même, j'ai eu beaucoup de mal à leur faire admettre la cohabitation avec certaines variétés exotiques. Les pois surtout ! Ceux là, ils n'en foutent pas une rame et ils sont toujours à critiquer !

- Le chou est raciste !

- Parce qu'il est bête, en fait ! Le topinambour, aussi !

- Oh ! Oui ! Le topinambour est resté très pétainiste !

- Et le brocoli !

- Alors là, c'est un comble, le brocoli, il ne parle même pas français, le brocoli !

- Et les radis ! Mes radis roses ne supportent pas les noirs !

- Vous faites comme moi, je suppose ?

- Que voulez-vous dire ?

- Vos mauvaises herbes, pour ne pas être repéré, vous les cultivez…

- Dans mon jardin secret, bien sûr !

 

 

30 août 2014

Femmes gravent

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Femmes gravent !

À l'Échappée, notre lieu d'expo à Villeneuve sur Vère, nous avons réuni quatre femmes qui n'ont pas peur du noir, qui rayent le métal pour tirer sur le papier blanc quelques chefs d'œuvre d'encre !

 

L'une des techniques de gravure (il en existe plusieurs) consiste tout d'abord à entailler une plaque (de métal la plupart du temps, cuivre, zinc, acier, mais aussi tous autres matériaux qui le permettent)  

Pour ce faire tous les moyens sont bons : des outils, comme une simple pointe sèche, des burins de toutes sortes, mais également divers produits "mordants" capables d'attaquer le métal sur une même faible profondeur.

Ainsi "creusée" la plaque est grassement recouverte d'une encre qui ira se loger au creux des sillons. Il restera à l'essuyer en surface en prenant soin de ne pas vider ces tailles.

La presse du graveur est une table qui circule entre deux rouleaux : on y dépose la plaque, on place par-dessus une feuille de papier humide. La pression doit être suffisante pour "démouler" l'encre contenue au fond des tailles et ainsi reproduire le dessin sur le papier. On recommence le processus pour chaque tirage.

 

Martine Bénabou, Françoise Berthelot, Bilitis Farreny et Marité Fournier gravent !

Marité Fournier utilise la gravure pour dire son attachement au paysage, aux saisons, aux grands arbres d'hiver et à la nuit. Ses aquatintes sensibles, doucement colorées, descendent les escaliers de Gentilly, font les brumes ou les canicules au-delà des persiennes.

Bilitis Farreny travaille au noir ! Ses "bêtes" bienveillantes aux oreilles pointues, au pelage de velours ne réussiront pas à peupler nos cauchemars, ni les cheveux de pointe sèche de ses personnages de contes. Un soleil écarlate vient envahir certains de ses tirages.

Martine Bénabou, dont on pourrait qualifier la démarche de "contemporaine (mais elle sait comme moi que cela ne veut rien dire) joue avec l'idée de percée, de trou, de fenêtre, de matière et d'absence, de lointains et de proximités, d'ombres et de soleils.

Françoise Berthelot, qui utilise aussi la presse à gravure pour coller, retrouve le vocabulaire de formes de ses assemblages : le cercle des Peaux-Rouges et ses fils tendus, leurs "plumes". Les diagonales de ses compositions font se lever un vent en rafales qui emporte le trait. Ses tirages sur papiers antiques jaunis nous embarquent également !

 

C'est une expo brève : du samedi 30 août au dimanche 7 septembre 2014

L'Échappée est ouverte de 15h à 18h30 les samedis et dimanches,

Sur rendez-vous les autres jours : 05 63 56 87 43

On "vernit" l'installation vendredi 5 septembre à partir de 18h.

(on partage vos spécialités salées ou sucrées, nous on s'occupe des boissons!)

17 juillet 2014

Ernest Pignon Ernest

photo

Ernest Pignon Ernest, hors les murs

 

J'aurais bien aimé croiser Arthur Rimbaud, avec son veston sur l'épaule, adossé à un vieux mur lépreux dans Paris. Rimbaud ou des lambeaux de Rimbaud, des restes de papiers déchirés par le vent et les pluies, sérigraphies collées par Ernest Pignon Ernest. Ou Maurice Audin dans les rues d'Alger, ou les communards assassinés, Pasolini de même, les expulsés, etc.

Ernest Pignon Ernest dessine (comme les Grands, les Michel Ange, les Léonard !) les poètes maudits, les condamnés et les inconnus, grandeur nature, debout, en situation, et colle ensuite la reproduction sérigraphiée du dessin sur les murs où ils vivaient, les cours des prisons où ils mouraient, dans les impasses où ils ont disparu, dans les cabines téléphoniques où ils se réchauffaient.

A défaut, j'ai vu dernièrement les grands dessins au fusain et à la pierre noire d'Ernest, les originaux, les études avant leurs sorties dans la rue, les ruines, les soubassements humides, les cages d'escaliers démolies.

En exposition, dans un musée bien propre aux murs impeccables, sous vitres, avec des cartels qui indiquent la date, la technique et “étude pour”. Et à côté, sur aluminium, les clichés luxueux du collage en situation à Soweto ou ailleurs, avec les gens qui passent, les gamins qui se bousculent pour être sur la photo.

Bon, c'est mieux que rien. Ce n'est pas la vraie rencontre avec les fantômes dessinés, mais c'est une sacrée leçon de dessin !

Pignon Ernest dessine très “Beaux Arts”, classiquement, académiquement pourrait-on dire, fusain, pierre noire sur du papier blanc, estompage les mains toute noires, cherche les lumières à la gomme mie de pain (il a une gomme qui fait des rayures claires, des hachures dans le noir et qui crée donc des gris, des demi-teintes !)

Il interroge l'Histoire de l'Art, copie le Caravage et les Maîtres dans les musées, tout ça est très démodé, limite ringard !

Puis il reproduit ses dessins avec les moyens d'impression actuels pour les installer ensuite non pas dans une galerie aux parquets flottants mais sur les façades les plus reculées, sur des murs de fusillés dans des recoins d'Histoire !

Et ceux là qui n'entrent jamais dans les temples de la Peinture voient ses héros de papier, les reconnaissent parce qu'ils sont des leurs et les saluent !

Cette sortie du dessin dans la rue, dans la vie, est une démarche infiniment militante, politique et contemporaine !

Et Rebeyrolle, qui dessine comme son chien, contemple son invité avec un sourire malicieux.

 

Ernest Pignon Ernest, “Hors les murs”, Espace Paul Rebeyrolle à Eymoutiers 87120

Jusqu'au 30 novembre 2014

17 octobre 2018

expo Yvonne Calsou

entrez libresYvonne Calsou expose sur ENTREZ LIBRES !

Elle raconte ses encres :

Ici, maintenant est une série d’encres réalisées au sein de l’EPHAD de Catus lors d’une résidence artiste en 2014 avec les ateliers des Arques.

Pendant 3 mois, 3 jours par semaine, je me suis installée dans la salle d’animation pour réaliser des encres de très grands formats. Derrière ce coté un peu performatif, je souhaitais provoquer des rencontres et des occasions d’échange.  Mon intention initiale était d'explorer le temps si particulier du passage du jour à la nuit. Mais très vite j’ai découvert que la salle où je travaillais devenait chaque matin le lieu de regroupement des personnes atteintes d’Alzheimer. Mon travail en a été fortement influencé. 

Ici, maintenant présente  à coté de paysages crépusculaires, des matins brumeux où l’effacement du motif par le retrait de l’encre laissent réapparaître le blanc de la feuille.

Ces paysages suspendus entre deux temporalités sont une invitation à visiter nos paysages intimes, à méditer sur notre propre rapport aux temps. 

cliquez ici pour voir l'expo

16 février 2019

invitation à abonnement

pour me prouver que vous existez bien, là bas, de l'autre côté de mon écran

et que vous avez ramassé une de mes bouteilles à la mer échouée sur la plage

merci de me laisser vos commentaires, vos suggestions, vos critiques !

directement au pied de mes articles

surtout merci de vous abonner à mon blog 

même de manière anonyme, sous un joli pseudonyme par exemple

afin que j'envahisse régulièrement vos boîtes mails de mes coups de cœur ou de blues !

vous êtes ici 2

2 juillet 2014

album"volets tirés"

Objetsperdus

fonctionnera au ralenti pendant l'été et ne publiera que quelques images et séries de photos sous forme d'albums :

Gaillac

Voir l'album photos "volets tirés"

 

Toutefois je pense que j'aurai bien envie de parler de Roger Bissière, que l'on expose à Lodève et de Ernest Pignon Ernest qui sera à l'Espace Rebeyrolles à Eymoutiers ! Et de quelques autres ...

9 mars 2019

petite annonce

ma série de peintures "Mythes" comprend :

(cliquer pour suivre les liens vers le site )
chien rouge  
blanches, nuit  
dessins dans mes poches  
chute et l'envol  
équilibres antiques

IMG_2701



avec tout ça je ferais bien une belle et grande expo
( ou plusieurs petites )
je cherche un lieu, une galerie, un grand palais, une pinacothèque, etc !
qui peut m'aider ?
merci de me brancher sur ce que vous connaissez
jacques trouvé

4 décembre 2014

petites phrases

Idées bien encrées

autobus

Le beurre, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale.

Les lapins dorment-ils en chien-de-fusil ?

Quand leur chaise mourut, ils la firent empailler.

Il passa sans difficultés de la peinture à l'accordéon chromatique.

Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort,

nous nous vîmes cinq milles en arrivant  (Topor)

sauts de rue 1

Féminin est le masculin de féminine.

Dimanche : journée portes ouvertes à la Maison d'Arrêt.

Un train peut en cacher un autre, et réciproquement.

Nous avons vécu la fin des coups de fil.

Je porte plainte Contrex

Il ne fait rien, même pas son âge.

On peut affranchir une lettre, ou un esclave.

Prière de tenir les siens en liesse.

Il fait trop beau pour être au Net.

écran

 

 

24 mars 2018

Georges Peignard

j'ai fait un beau voyage

Georges Peignard

j'ai fait un beau voyage dans le temps et dans l'espace dans l'univers si particulier de Georges Peignard, sculpteur de bois et d'os, rouilleur de métal et peintre au brou de noix pour donner le maximum de sépia à son imaginaire

mon petit conseil de visite : regarder la vidéo sur le net en mode silence pour voir son atelier, découvrir son feuilleton East End, avant d'aller voir son installation à l'Espace Écureuil, doucement, lentement, sans lire au préalable le texte de présentation, se raconter des histoires, ajouter des images du chocolat Pupier

et puis enfin s'instruire des intentions de l'artiste si besoin en écoutant son propos dans la vidéo proposée

jamais déçu toujours agréablement surpris par les choix de Sylvie Corroler à l'Espace Écureuil de Toulouse

Georges Peignard, l'entaille de Humbolt

Fondation d'entreprise espace écureuil pour l'art contemporain 3 place du Capitole à Toulouse

du 6 mars au 28 avril 2018

13 novembre 2019

nager être un poisson au dos pommelé de l'eau

nager

être un poisson au dos pommelé

de l'eau troubler les reflets de lac vert

accoster jeter l'encre dans un hôtel de canicule blanche

habiter une île une presqu'île une presqu'elle

un grain de beauté/de sable

verbe la rouille de mon voyage

danse sous les étoiles

des constellations de la louve et de la renarde

du bout de mon aile nageoire

comme un oiseau sauvage

rassembler abolir le temps divisé

(voir la série)

 

les étoiles (1)

 

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